Coraline Beytrison: Communauté, communication et entraide : remèdes face à la pandémie ?

Nous le savons tou-te-s, la situation sanitaire actuelle et surtout les mesures prises pour diminuer son impact ont eu des conséquences parfois dramatiques dans la vie de chacun-e. Entre la précarité professionnelle due aux fermetures des boutiques, des restaurants et des bars ou aux difficultés économiques, la distanciation sociale, l’interdiction d’événements et de rassemblements et le climat d’anxiété généralisé, bon nombre de personnes se sont retrouvées dans une situation de solitude, de stress, voire de détresse parfois importante.

Les autorités étant focalisées sur la santé physique des citoyen-ne-s, certes importante, elles laissent le plus souvent de côté les besoins émotionnels, psychiques et relationnels. Or, ces besoins sont aussi affectés par la situation actuelle, et cela n’est pas sans conséquences. Anxiété, dépression, stress, troubles de l’alimentation ou du sommeil, manque de contacts sociaux et diminution des espaces de loisirs, de décompression et de dépenses physiques, les répercussions possibles sont nombreuses. Que faire alors ?

Evidemment, les décisions fédérales et cantonales ont préséance. Malgré tout, je reste persuadée qu’une politique communale attentive et proactive peut avoir un impact important sur le bien-être de ses habitant-e-s, que ce soit durant le reste de cette pandémie ou après sa résolution.

Tant que les mesures sanitaires actuelles sont en vigueurs, bien que ce ne soit pas possible de se rassembler en grand nombre, il est en revanche tout à fait possible de renforcer et de soutenir les moyens alternatifs de maintenir des contacts sociaux comme les visioconférences ou les appels vidéo. Cela est tout particulièrement important pour les personnes à risque, qui non seulement vivent un facteur de stress supplémentaire face au virus, mais qui font aussi face à un isolement important. En effet, les personnes âgées en particulier sont souvent démunies face aux nouvelles technologies. Cependant, nous pouvons encourager l’entraide, par exemple par le biais de cours d’utilisation de ces technologies, permettant ainsi à ces personnes de maintenir plus facilement les liens sociaux.

D’autre part, dans notre commune comme dans beaucoup d’autres, ce sont les restaurateurs et restauratrices, les commerçant-e-s et les artisan-e-s qui sont tout particulièrement affecté-e-s par la situation. Quelles solutions actuellement ? En plus de l’aspect financier évident, en tant que convoyeuse d’informations, la commune à la possibilité, que dis-je, le devoir de soutenir ses acteurs et actrices économiques en leur offrant une visibilité accrue par tous les moyens de communication dont elle dispose. Ce faisant, elle peut encourager le développement de moyens de subsistances alternatifs tels que les plats à l’emporter pour les restaurants, le click & collect pour les commerces, etc., en facilitant l’accès aux informations sur les biens et services à disposition des habitants autant que des touristes.

En somme, les possibilités ne manquent pas pour rendre la traversée de cette pandémie moins précaire. Les moyens existent, et pour une bonne partie d’entre eux, ne coûteraient que de l’entrain et du temps, et peut-être la mobilisation des personnes justement désœuvrées par les circonstances.

Et après ?

Après, il s’agira de ne pas attendre en espérant que la situation de chacun-e revienne comme par miracle à son état pré-pandémique. Au contraire, la commune aura à nouveau une place de choix dans le renforcement de la communauté, de la communication, de l’entraide entre tou-te-s pour offrir à ses habitant-e-s les meilleures conditions possibles pour rebondir économiquement, socialement et humainement.