Véronique Marcou-Piguet : Chemins piétonniers et trottoirs… le parcours de la/du/des combattant-e-s
- VMP
- 16 févr. 2021
- 4 min de lecture

Dans le cadre de mon activité, j’encadre les enfants de 1P à 6P se rendant dans les écoles du village.
Dans cet exercice, j’ai constaté un manque d’informations visibles et compréhensibles pour les piéton-ne-s et les autres usagères/ers de véhicules motorisés ou non.
Malgré l’encadrement proposé, il faut se rappeler que nombre d’enfants se rendent seul-e-s à l’école. Ces enfants-là n’ont pas de repères visibles pour leur âge, les chemins pour se rendre à l’école n’ont pas de signalétique, les passages pour piéton-ne-s non plus. Ces derniers peuvent même être invisibles en cas d’enneigement.
Il convient de saluer le travail des patrouilleuses/eurs scolaires présent-e-s qui est formidable. Malheureusement, leur présence est de courte durée. Dès lors, on peut se poser la question du devenir d’un-e enfant qui serait en retard.
Le début de cet hiver était particulièrement dangereux et compliqué pour les piéton-ne-s. Les parents, accueillant-e-s familial-e-s (AFJ) avec leurs poussettes et enfants mais également les personnes à mobilité réduite ont dû faire preuve de la plus grande prudence. Les conditions météorologiques ont fait que les trottoirs tout juste déneigés se sont transformés en véritables patinoires. Les magnifiques stalactites de glace ornant les toits du village occasionnaient aussi un risque réel de blessures pour le quidam passant au mauvais moment. Le résultat en a été qu’un bon nombre d’usagères/ers ont été réduit-e-s à marcher sur la route beaucoup mieux dégagée.
Si, comme dit plus avant, les conditions de cette année ont été exceptionnelles, il convient de se rappeler que le territoire de la commune est à une altitude d'entre 1000 et 1250 mètres et que, contrairement à la plaine, la neige n’a rien d’un événement exceptionnel.
Il en va de la responsabilité d’une commune d’entretenir ses voiries. Surtout si, comme c’est le cas sur notre territoire, on sait que les hivers peuvent être rudes. C'est indispensable de donner au personnel en charge les moyens de réaliser leur mission. Leur travail est ingrat et difficile, ils/elles se lèvent bien avant la plupart des gens pour nous permettre de circuler dans de bonnes conditions. Souvent, ils/elles enchainent des journées harassantes et pilotent des engins au beau milieu des passant-e-s pas toujours vigilant-e-s qui, sans une attention de tous les instants, peuvent provoquer des accidents très graves. Nous devons leur donner des outils et conditions de travail optimales/aux.
Il faut que les passages pour piéton-ne-s soient indiqués de façon claire, par une signalisation adaptée, visible et conforme à l’ordonnance sur la circulation routière (OCR), tant pour les piéton-ne-s que pour les autres usagères/ers de la route, et ce dans toute la commune et en toutes saisons.
Il faut que les trottoirs soient sûrs en toutes saisons également, certains copeaux antidérapants peuvent être répandus, de même qu'une utilisation plus large du gravier, et quand la couche de glace est trop importante, la casser. Plusieurs enfants sont tombé-e-s cet hiver, et le même genre de chute pour une personne âgée peut avoir des conséquences graves.
Sur Sy-Vieuxville ensuite, la situation est encore plus problématique. En effet, la zone servant de trottoir se limite à une peinture jaune. Le fait est qu’en cas d’enneigement, il n’est plus visible. Le résultat est donc que les voitures se parquent dessus, le rendant impraticable. Cela a eu pour conséquence que les enfants se rendant au collège du Vallon, âgé-e-s pour les plus jeunes de 4 ans, ont été contraint-e-s de marcher sur la route. Il est urgent que ce cheminement qui, avant la construction de l’Ecole du Vallon, ne desservait que le centre communal du même nom, soit sécurisé. Aujourd’hui, il est emprunté par de jeunes enfants 4 fois par jour. Délimiter la zone de cheminement par un trottoir, ou moins cher par des poteaux de bois comme devant la maison de commune par exemple, sécuriserait déjà bien la zone.
Concernant maintenant l’accès au Collège Jean-Jacques Rousseau, la problématique est différente mais pas moins contraignante pour autant. L’escalier d’accès n’est tout simplement pas déneigé en hiver. Ce qui fait que ce passage sûr et direct est fermé durant l’hiver. Les enfants longent donc la route blanche en contournant la maison communale. Cela est d’autant plus grave quand on prend en compte le fait que les enfants sont réputé-e-s imprévisibles et que justement, en hiver, les distances de freinage des véhicules sont considérablement plus longues. S'il est évident que le déneigement de l’ouvrage n’est pas aisé, la pesée d’intérêt entre cette complexité et la sécurité des enfants parait évidente.
En conclusion, Saint-Cergue est une commune qui connait des saisons et des hivers parfois rudes. Le fait est connu et loin d’être nouveau. C'est donc indispensable d’avoir les moyens d’y faire face. Il faut donner aux services de voirie et aux entreprises mandatées pour le déneigement les moyens techniques, temporels et humains pour faire le nécessaire. Il convient aussi de prévoir en amont plutôt que de réagir.
Nous nous engageons donc à la sécurisation des cheminement piétonniers pour tou-te-s les habitant-e-s, qu’elles/ils soient adultes, âgé-e-s ou jeunes, mais surtout pour celles et ceux qui souffrent de handicaps ainsi que nos enfants sur le chemin de l’école.
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